03/09/2009
Lire ou écrire, inutile de choisir
La rentrée des classes s'accompagne parfois d'une angoisse, pour l'enfant, de ne pas être à la hauteur. Heureusement, de plus en plus d'auteurs s'emploient à atténuer leurs craintes en dédramatisant la lecture ou l'écriture. Et même mieux : en suscitant l'envie de lire ou d'écrire.
Deux très bons ouvrages sortent à ce titre pour la rentrée. L'un classique, l'autre plus ludique, adaptés à deux tranches d'âge : les maternelles et les primaires.
Bien sûr, Lilika, qui rentre aujourd'hui en moyenne section de maternelle, s'est ruée sur le premier. Qu'elle adore. Et j'ai mis le second de côté pour plus tard.
Pour apprendre à aimer la lecture
Tu lis où ? (éd. P'tit Glénat) de Géraldine Collet sur des illustrations de Magali Le Huche s'adresse aux plus petits, dès trois ans. Ils ne savent pas encore lire, comme Lilika, mais ils n'attendent que ça. Du coup, ils raffolent qu'on leur raconte des histoires. Dans ce cas, mieux vaut qu'elles soient toutes simples, comme ces récits en forme de comptine où « Lucie lit dans son lit » et « Lorette... aux toilettes » : l'enfant mémorise très vite le texte et se donne l'illusion de savoir lire avant l'âge.
Pour apprendre à aimer l'écriture
A destination des plus grands - disons à partir de 7 ans -, J'aime les mots (éd. Hélium) est un « livre cahier pour écrire, découper et s'amuser », comme le présente son auteur Françoize Boucher. Un objet insolite qui invite à « collectionner les mots qui font briller les yeux » (comme feux d'artifice) ou à « découvrir l'incroyable secret de Superzérofauteman pour ne jamais rater une dictée » (je vous le dit, « il lit beaucoup »). Ce livre, sur papier recyclé, revêt un aspect un peu brouillon, mais c'est pour mieux charmer le lecteur à qui l'auteur a concédé qu'elle « sait écrire, mais dessine comme une grosse patate ».
Quand j'ai raconté ça à Lilika, et bien qu'elle n'ait encore aucune velleité d'écriture, ça l'a beaucoup fait rire.
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09/06/2009
Lilika Cracra
" Tiens, fourmi, c'est pour toi ! ", clame-t-elle à l'insecte qu'elle recouvre d'un sirop de sucre.
Elle, c'est Mimi Cracra, petite fille espiègle qui mérite le titre convoité de reine de la bêtise - comme beaucoup d'enfants de son âge, sans doute, dès lors qu'ils échappent à la surveillance de leurs parents.
Pour Lilika, Mimi Cracra a évidemment été rebaptisée Lilika Cracra tant cette petite brunette au charme rétro inventée par Agnès Rosenstiehl en 1986 pour Pomme d'Api, lui ressemble.
Mais tous les 3-4 ans se reconnaîtront dans ces 100 Aventures de Mimi Cracra qui viennent de paraître aux éditions du Seuil Jeunesse.
Le texte, constitué des monologues de Mimi Cracra, est très facile à suivre : à raison de quatre images par pages, et deux pages par histoires, Lilika saute de case en case au fil de mon récit. Et s'initie ainsi à la lecture de la bande dessinée.
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26/04/2009
Les jolis petits cochons de la famille Quichon
Encore un article écrit très récemment, une chronique de livres pour enfants fort recommandables à partir de trois ans (en plus l'auteure m'a dédicacé plein de petits cochons très craquants en première page, que Lilika aime beaucoup elle aussi)...
Un sens aigu de l'observation, un trait de crayon très fin. Anaïs Vaugelade traduit avec simplicité les gestes et les comportements des enfants. Les siens sont des cochons. On ne s'en offusquera pas, au contraire !
Ses petits derniers s'appellent Babakar Quichon et c'est, à 8-9 ans, le cochon le plus rapide de la création : il court même plus vite que le son et la lumière, au risque de rester bloquer dans l'espace-temps !
Comme toutes les petites filles de 2 ans, Cléo Quichon préfère jouer avec sa poussette vide plutôt que de laisser quiconque s'asseoir dedans.
Non, non, non, non, non... Pas question !
(C'est un aparté, mais cette Cléo-là, on dirait bien Lilika... pas plus tard qu'il y a quelques mois, ici en mai 2007 sur la Croisette, souvenez-vous...)
(Encore un aparté, mais il semblerait bien que Lilika préfère l'histoire de Babakar Quichon, pourtant plus virile et plus abstraite... Serait-ce un signe de maturité ?)
Pour conclure avec la famille Quichon, qui ne cesse de s'agrandir depuis 2004, sept tomes, qui mettent en avant l'un de ses membres à chaque fois, sont déjà parus à L'Ecole des loisirs.
22:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lilika, cochons, quichon, anaïs vaugelade, l'école des loisirs
14/04/2009
Le sieste des animaux
Un petit article paru aujourd'hui même dans 20 Minutes, qui recommande la lecture d'un livre amusant et efficace pour inciter un enfant à faire la sieste.
En tout cas, sur Lilika, ça marche d'enfer.
"Si votre enfant réclame une histoire avant de s'endormir, vous tenez dans vos mains le livre idéal : A la sieste tout le monde !, signé Yuichi Kasano (L'Ecole des loisirs).
Cet auteur japonais, influencé par Beatrix Potter, raconte avec un habile coup de crayon l'histoire toute simple d'une grand-mère bien décidée à profiter d'un rayon de soleil pour faire la sieste. Malgré elle, et sans s'en apercevoir, elle partagera son futon avec tous les animaux de la maison.
Et ils sont nombreux : chat, chien, poule, chèvre, cochon... qui passent par là et se mettent à bâiller dès qu'ils aperçoivent les bienheureux qui dorment déjà. La contagion gagnera tous les membres de la maisonnée !"
Lilika, qui se prend au jeu en bâillant très fort à chaque page, n'y échappera pas. Son papa non plus.
09:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lilika, livre, sieste, kasano, l'école des loisirs
23/11/2008
Loup y es-tu ? Trembles-tu ?
Tex Avery n'était sans doute pas le seul à penser que les loups peuvent plaire aux petites filles. Pas seulement au Petit Chaperon rouge. Mais aussi à Lilika. Le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, qui vient de se terminer, a choisi de décliner cette année le thème de la peur.
A raison, à voir l'excellence des livres qui abordent le sujet. « Les enfants éprouvent tous la peur un jour ou l'autre, et la littérature peut les aider à mettre des mots dessus, nous a confié Sylvie Vassallo, la directrice du salon. Elle a en plus le mérite de porter l'imaginaire des créateurs et de rencontrer celui des enfants. »
Il est donc de bon ton de frissonner en cette fin d'année et Lilika ne s'est pas faite prier. Elle aime bien ça. Enfin ça dépend. C'est quand-même mieux si le thème est détourné.
1-Tendrement dédramatisé comme dans Les Monstres, ça n'existe pas (Gründ).
2-Gentiment moqué comme dans l'excellent Loup (Le Rouergue), où l'on voit l'animal mettre son nez, ses yeux, ses dents et sa serviette... pour croquer sa carotte, mon enfant... Petite remarque : comme ce livre est très court, on tirera profit de chantonner, à chaque fois qu'on tourne une page, "Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup y est pas...". La lecture en sera d'autant plus délectable... Lilika adore : on chanté ça pendant un mois en allant à l'école le matin !
3-Irrésistiblement ridiculisé comme dans Comment ratatiner les loups (P'tit Glénat) : pour faire fuir ces carnassiers, il suffirait de "souffler dessus pour leur hérisser les poils" ou de leur "raconter de terrifiantes histoires d'enfants chasseurs". Et ça marche : il n'y a plus de loup sous le lit, "tout juste une vieille chaussette pourrie"...
Le meilleur pour la fin : La Nuit du visiteur (Benoît Jacques Books), récompensé du Baobab de l'album 2008. Un graphisme dépouillé, des couleurs qui tranchent, des images qui se libèrent parfois de la trame du récit, une écriture joliment mise en rimes avec des lettres qui grossissent dès que la tension monte. Et 112 pages mises au service du très court moment où le loup frappe à la porte de Mère-Grand.
Mais la vieille dame est dure d'oreille. Les quiproquos qui en découlent se révèlent à la fois fort agaçants pour le visiteur, mais très rigolos pour qui connaît ses classiques.
10:36 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loups, peur, livre, jeunesse, montreuil, lilika
11/04/2008
La beau caca d'Artaud
Lilika apprend la "propreté", comme on dit. Ses poupées aussi.
Et c'est important, culturellement parlant, comme l'a très bien exprimé Antonin Artaud dans son texte de référence sur le sujet, Pour en finir avec le jugement de Dieu (1948).
Pour mémoire : " Là où ça sent la merde, ça sent l'être. L'homme aurait très bien pu ne pas chier, ne pas ouvrir la poche anale. Mais il a choisi de chier comme il aurait choisi de vivre, au lieu de consentir à vivre mort. C'est que pour ne pas faire caca, il lui aurait fallu consentir à ne pas être. Mais il n'a pas pu se résoudre à perdre l'être, c'est-à-dire à mourir vivant. Il y a dans l'être quelque chose de particulièrement tentant pour l'homme. Et ce quelque chose est justement... le caca ! "
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02/04/2008
Et un, et deux, et trois... petits poissons !
"Dix petits poissons s'en vont en promenade. L'un d'aux s'arrête pour admirer une étoile de mer. Il en reste... Neuf petits poissons, etc." Et les doubles pages défilent au même rythme que les poissons (en relief) disparaissent : les uns après les autres.
Assurément Lilika doit beaucoup à ce très joli livre, de surcroit très agréable à raconter pour un adulte (et plus soignés que les deux autres de la même série éditée par Gründ, avec des canards et des grenouilles) : c'est lui, en effet, qui a permis à cette petite fille d'apprendre... non pas à lire, mais à compter. Du moins jusqu'à dix!
Voici l'article que j'ai rédigé moi-même à ce sujet dans l'édition de 20Minutes, datée du 1er avril.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas une blague ! Même si Lilika, qui fête là sa première photo dans la presse, semble être aussi à son aise qu'un poisson dans l'eau !
02:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, chiffres, compter, apprentissage, lilika
23/04/2006
L'appétit vient en lisant

A force de tourner des pages, des pages et des pages...


et le lion, c'est bon !
11:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
21/04/2006
Une fille à la page
Etonnante découverte que celle de la lecture...

D'abord il y a l'objet, dur, lisse et froid, curieusement plat, un peu trop grand, moins doux qu'une peluche assurément, plus silencieux qu'un hochet, et vraiment pas commode à tenir. Pourtant, quand on l'ouvre, un livre... c'est magique.

Intimidant aussi. Parce qu'on n'est pas bien sûr de tout comprendre, à cause des caractères. Ceux-là sont des hiragana, qu'on n'a pas encore appris à déchiffrer. Gageons toutefois que Lilika les lira plus vite que moi...

A l'intérieur de ce tout premier livre, le mot cède encore sa place à l'image, simple, rassurante : le livre est un ami.
09:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4)
23/02/2006
Kafka sur le rivage et Lilika dans les yeux
"Magique, onirique, exotique, hypnotique", les adjectifs en "ique" ne manquent pas pour caractériser le nouveau roman du japonais Haruki Murakami. Pas même un bon titre : Kafka sur le rivage... Le "hic", c'est que la journée est à la fois élastique et hyper-chargée : suivre d'un oeil l'actualité culturelle du jour, de l'autre le bouclage des pages de l'édition du lendemain, du troisième la croissance prodigieuse d'un petit bébé d'à peine deux mois… Pas facile de trouver le temps d'engloutir les 620 pages d'un roman fleuve comme celui-là.
D'où l'idée de profiter au moins du dîner de Lilika pour avancer un peu. Le bébé bien calé sur les genoux (vive le coussin d'alaitement !), le biberon dans une main et le livre dans l'autre, je découvre médusé, les prémices de ce roman qui entremêlent les voix : celle d'un jeune fugueur, le fameux Kafka du titre, et celle d'un vieil homme, Nakata, qui a le don de parler aux chats et de faire tomber des pluies de poissons du ciel.
Lilika se contorsionne, couine et me sort de ma rêverie. Son regard, noir est éloquent : "Hé, Papa, semble-t-elle me dire, faut être sérieux : soit tu lis, soit tu me donne le biberon. Regarde les poissons tomber du ciel si tu veux, mais n'oublie pas de me regarder aussi quand tu t'occupes de moi."
J'ai refermé le livre de Murakami et ne l'ai pas rouvert depuis. Je reste sur le rivage à contempler le visage de Lilika.
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